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Calmer le stress par la Pleine Conscience

par Sylvie Charbonneau
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Dans la section «Être zen» je vous présente des femmes qui ont changé leur vie. Ici, Manon Boivin, formatrice et coach professionnelle en gestion du changement et du stress, par la méthode de Pleine Conscience. Manon fait partie des femmes qui changent les choses, qui ont un parcours innovant et qui ont elles-mêmes choisi de faire un grand changement dans leur vie.

Il y a environ 18 mois, j’ai eu la chance d’assiter à un atelier de sensibilisation à la méditation Pleine Conscience, co-animé par Manon Boivin. J’en étais ressortie très apaisée, et surtout, intriguée par cette pratique, moi qui ai toute la misère du monde à ralentir et « me déposer ».

Si j’ai vite vu les bénéfices que cette pratique peut apporter, je suis encore loin de l’avoir intégré sur une base régulière dans mon quotidien: comme bien d’autres, je suis happée par la routine et par mes différents projets … Mais ces temps-ci, la vitesse à laquelle tous mes projets s’emballent me décoiffe un peu et me pousse à retourner explorer de ce côté. J’ai donc contacté Manon afin d’en savoir un peu plus sur cette pratique et sur son parcours qui l’a menée, elle-même, vers la méditation Pleine Conscience.

Manon, toi qui es formatrice et coach professionnelle en gestion du stress, comment observes-tu les effets du stress sur les gens ?

Manon Boivin pleine conscienceManon: La vie va vite, effectivement, et ça affecte pas mal de monde. Les niveaux de stress sont élevés, ça va à un rythme fou dans les milieux de travail, on est constamment bombardés de nouvelles négatives, et les gens cherchent des moyens pour mieux composer avec tout cela. De plus, quand on sait comment ça se passe du côté de notre cerveau, on se dit qu’il faut y mettre du sien pour garder son état de bien-être le plus élevé possible.

Que se passe-t-il donc du côté de notre cerveau?

Manon: Il agit comme du velcro sur les événements négatifs. Ce que ça veut dire, c’est qu’on va toujours « scotcher » sur ce qui ne va pas:  on le remarque davantage, on le retient, on le ressasse sans cesse. Par contre, il est comme du teflon sur les événements positifs: on les vit, ça passe très vite, ils sont vite oubliés et on ne prend pas assez le temps de bien s’en imprégner. Malheureusement, on ne « scotche » pas assez là-dessus! Il faut donc faire un effort supplémentaire pour que le cerveau enregistre les événements positifs dans notre vie.

Il faut donc aider notre cerveau à ce recentrer sur le positif, alors! C’est là qu’entre en jeu la méditation Pleine Conscience, pour nous aider à ressentir davantage le positif?

Manon: Oui, c’est une pratique qui peut nous mener à trouver notre espace de paix intérieure. La Pleine Conscience c’est vraiment la capacité d’être présent ici-maintenant, donc d’observer ce qui se passe, d’observer mon expérience, en connectant à ma respiration. Je peux me connecter à ma respiration de bien des façons: quand je me lave les mains, quand je coupe les légumes, ou quand je fais la vaisselle… il suffit de me mettre en contact avec ma respiration, pour générer cette énergie de Pleine Conscience. Il s’agit d’être présent à tout ce qui est : sur le plan physique, émotif, au niveau de ce qui m’entoure et au niveau de mes pensées. Et la respiration, c’est le lien entre l’esprit et le corps.

pleine conscience vagues

Comment en es-tu venue toi-même à cette pratique ?

Manon:  Mon parcours ressemble à bien d’autres. Je suis travailleuse sociale de formation: aider, soutenir les autres, avoir le souci des inégalités sociales, j’ai ça en moi depuis très longtemps. Et aussi vouloir me comprendre un peu mieux. Dans la vingtaine, j’étais en grande période de questionnement existentiel et de recherche, où j’ai fait de nombreux essais, et où j’ai aussi fait une thérapie en psychocorporel intégré. Ces démarches m’ont amenée à me concentrer sur le rapport au corps, sur l’importance de s’enraciner dans le corps ici-maintenant, pour avoir accès à une dimension cognitive différente. Et à travers ça, je suis allée passer 4 mois en Inde. Donc, toute cette période dans la vingtaine m’a amenée à faire le tour de plusieurs pratiques.

Qu’est-ce qui se passe maintenant et comment ça se situe dans mon corps? »

C’est beaucoup par le psychocorporel que j’ai été mise sur la piste de la Pleine Conscience; ce n’était pas très bien connu à l’époque, dans les années 90, on n’en entendait pas parler comme aujourd’hui.

C’était vraiment comme une quête intérieure, durant toutes ces années ?

Manon: Oui, pour calmer mes questions existentielles, calmer mon hyperactivité aussi. Car c’est bien, être hyperactive au travail, dans les milieux de travail c’est super efficace, on aime ça les gens comme ça ! Mais sur le plan personnel, ça peut être plus souffrant, parce que ça peut être une façon aussi de se perdre. J’ai toujours été consciente de ça et donc, à la recherche de quelquechose pour apaiser cela.

Après plusieurs années de recherches, vers 1999-2000, j’ai découvert la Pleine Conscience à travers les enseignements d’un moine vietnamien: Thich Nhat Hanh. C’est vraiment à travers les enseignements de Thay, comme on l’appelle, que j’ai découvert la Pleine Conscience.

Est-ce que tu as suivi des formations avec lui ?

Manon: J’ai fait une première retraite avec des enseignants qui étaient formés par lui, ici à Montréal. La première fin de semaine où je suis allée en retraite, j’ai pleuré toute la fin de semaine!

Que t’est-il arrivé ?

Manon: C’est comme une espèce d’effet laser qui m’a touché en plein coeur, ça a été foudroyant comme effet! Ça a été vraiment très marquant pour moi, ce premier contact avec la Pleine Conscience.  Je trouvais enfin la paix possible avec ce qui est là, maintenant. Peu importe ce qui se passe, je retourne à moi-même, et là, à l’intérieur de moi, j’ai un refuge exceptionnel. Tout est là! Je n’ai plus besoin de chercher nulle part ailleurs.

Il n’y plus rien à faire, il n’y a plus nulle part où aller : il suffit de retourner à l’intérieur de moi !


paix intérieure

Tu as donc trouvé les réponses que tu cherchais, les moyens pour calmer l’agitation…

Manon: Oui, c’est ce qui s’est passé. Ensuite je suis allée en retraite avec Thay, j’ai passé 2 périodes de retraite avec lui, une à Montréal et une dans l’état de New-York  dans une communauté qu’il a fondée.  Je voulais approfondir ma démarche et ma pratique. Car ce n’est pas un enseignement théorique, c’est un enseignement qu’on approfondit à travers la pratique.

Comment as-tu intégré cela dans ta vie, dans ton quotidien ?

Manon:  Autour de 2008, je me suis intéressée aux neurosciences, notamment à partir des travaux de Jon Kabat-Zinn, qui a connu les enseignements de Thich Nhat Hanh dans les années 70, et qui a en quelquesorte introduit tout cela aux USA  sous l’angle scientifique, en démontrant les effets bénéfiques sur le stress et sur la santé.  Je me suis intéressée à ses travaux et à son programme de 8 semaines, qui est maintenant assez connu dans divers milieux.

Je travaillais alors dans le réseau de la santé et j’ai démarré un premier groupe en milieu de travail, en collaboration avec une collègue. C’était un milieu où c’était très difficile, les employés et les gestionnaires étaient en souffrance. J’ai donc démarré des groupes de Pleine Conscience, sur le modèle du programme de 8 semaines de Kabat-Zinn, qui sont des ateliers de réduction du stress par la pratique de méditation pleine conscience.

Il y avait une demande pour ce type d’ateliers ?

Manon: Oui, vraiment ! Et de fil en aiguille, ça s’est développé. Depuis 2009, j’anime 2 à 3 groupes par année: on a environ 200 personnes de formées à ce jour à Québec, et ce sont beaucoup des professionnels de la santé: des médecins, des infirmières, qui eux-même nous réfèrent aussi des patients.

Depuis plus d’un an, on a aussi des gens de l’industrie privée, du monde des affaires et du monde de la finance, où se vit aussi beaucoup de situation de stress et de souffrance. On voit donc que l’approche commence à être mieux connue et on sent que ça apporte une réponse dans bien des milieux.

J’ai récemment commencé à offrir des ateliers de sensibilisation dans une grande entreprise à Québec, à des gens du monde de la finance, qui sont à mille lieues de ces enseignements et de cette pratique. L’évaluation est unanime: les participants nous disent:  « On a besoin de ça » !

atelier pleine conscience

Manon, j’aime bien connaître les 3 mots qui définissent la vision des gens. Si tu avais à résumer ton projet et ton chemin en 3 mots ou 3 courtes phrases, ce serait quoi ?

  • Cultiver la joie: c’est vraiment mon mantra. Parce que cela ne me vient pas naturellement, alors, j’ai vraiment besoin de cultiver mon jardin tous les jours à ce niveau… Essayer de « scotcher » le positif et de reconnaître les signes pour le faire, par exemple, quand ma fille me dit « maman, souris! » 
  • Soulager ma propre souffrance et soulager celle des autres : Pour moi c’est encore un moteur fondamental
  • La paix à l’intérieur de soi est possible: et par le fait-même aussi, la paix autour de soi. Ce qui prend toute une signification, alors qu’on est entourés de nouvelles sur les conflits, les guerres, les événements négatifs sur la planète. C’est d’abord à l’intérieur de soi qu’on doit aller, pour installer la paix.

Merci Manon!

Sylvieimage Tasse Sylvie

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  • Pour s’initier à la Pleine Conscience: voir l’ABC proposé par Manon.
  • Pour rejoindre Manon Boivin, formatrice et coach professionnelle en gestion du changement et du stress: manonboivin7@icloud.com

 

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4 commentaires

Alain Guilbert août 25, 2019 - 10:30

Allô Sylvie et Manon, je viens de lire « Calmer le stress par la Pleine conscience », article très intéressant, bravo! J’en pratique intuitivement ses fondements et avec plus de régularité depuis le diagnostic du cancer qui s’est présenté en moi depuis quelques mois. Je prend les meilleurs moyens pour le combattre et la pratique de la Pleine conscience m’aide énormément. Je suis convaincu que le cancer est un dysfonctionnement dans notre corps entre le psychisme et le physique et pour GUÉRIR, il nous faut attaquer le crabe en soi et par les traitements sur le physique, soit la chimiothérapie en exemple et par le travail sur l’âme, prendre le temps de SOIGNER son âme. Merci de ce beau texte qui m’aidera dans mon combat!

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Sylvie Charbonneau août 26, 2019 - 1:19

Je crois aussi que ce parcours vers la guérison est effectivement un travail d’équilibre du corps et de l’âme…
Vos démarches sont remplies de sagesse; je suis de tout coeur avec vous, Alain !

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Carole août 25, 2019 - 7:32

BONJOUR,

A Quelle peut suivre cette formation ??

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Sylvie Charbonneau août 26, 2019 - 1:20

Pour toute information sur la Pleine Conscience, vous pouvez communiquer avec: Annie.pleineconscience@gmail.com

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