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Histoire de tignasse (libre!)

par Martine Fontaine
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Histoire de tignasse

Au moins une fois dans notre vie on se dit : Quand j’atteindrai tel âge je ferai ceci, ou encore, quand je serai dans telle étape de ma vie je mettrai fin à cela.  Promesses!  Promesses!  Parfois y adhérer peut nous révéler.

Pour moi, ce fut avec la coloration de ma tignasse.  Les cheveux! Élément souvent sensible chez la femme. 

Y’a pas à dire, j’ai fait long chemin en maugréant, accompagnée de mes bouteilles de lotions capillaires.  Près de trente ans de mariage avec des pigments colorants et des agents alcalins, dans les nuances de jais à brun foncé.

Ces cheveux rebelles, sur ma tête 

Mes premiers petits gris sont apparus très tôt.  Aucune hérédité compromettante dans mon cas.  Début vingtaine, regroupés dans ma frange, bien en vue, une rébellion dans ma pigmentation de jais, semblant dire : 

On est là pour t’emmerder!»

Bof!  Je vous arracherai»  que je leur répondais

Les rebelles se sont multipliés par dizaine, vingtaine, centaine. 

Au début j’ai eu recours à l’infanterie des teintures temporaires, question de camoufler les insoumis.  Faut dire que dans les années 90, assumer ses cheveux gris était très loin de la tendance dominante. 

Après seulement quelques lavages, les gris me narguaient de nouveau, j’ai donc passé au lourd: la coloration permanente.  Permanente comme pour toujours. 

Toujours prisonnière à faire et refaire les colorations capillaires aux 5 semaines!

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cheveux coloration maison

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Avoir l’air «en phase» avec son âge…

Début trentaine, Joelle ma coiffeuse de l’époque, m’affirme en observant mes racines que je suis à 50 % sel et poivre.  Je l’ai détesté un petit peu, même si elle n’y était pour rien.

50 % ! A ce rythme j’aurais la tête complètement blanche en début quarantaine…

J’ai continué mes colorations à raison de 10 fois par années sur les 10 années suivantes.  100 fois la tête remplie de produits chimiques qui influent sur les hormones, le foie, la santé de la peau.  Y’a juste à lire la liste les composantes sur les contenants pour produire encore plus de cheveux gris!  Tout cela pour avoir l’air en phase avec mon âge.

A la mi-quarantaine, je me suis promis qu’à mes 50 ans j’arrêterais tout!

J’ai alors observé autour de moi ces femmes qui échappaient à la dictature de ce monde à la chevelure faussée. 

Les beaux cheveux gris au Vermont !

C’est en plein cœur de la petite ville de Burlington au Vermont que ma décision s’est ancrée.  Burlington toujours un pas d’avance sur les tendances vertes.  Dans mon café préféré, par un lundi matin de Septembre, je voyais défiler toutes ces femmes de la vingtaine à la soixantaine arborant dignement leur coiffe non retouchée. 

Je trouvais ça beau et inspirant, et je voulais être comme elles, sans plus me cacher.

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cheveux gris naturels

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Un peu plus tard, j’ai assisté à des funérailles qui m’ont donné l’occasion de revoir des gens que j’avais perdu de vue depuis plusieurs années.  Je trouvais qu’une telle semblait avoir les traits durcis par sa coloration, qui ne lui allait plus, et trouvais qu’une autre illuminait l’espace par son blanc assumé. 

Mon mental se faisait à l’idée.  

 

Comment laisser ses cheveux reprendre leur naturel?

Techniquement parlant, il y a plus d’une façon d’opérer la transition. 

Pour la baba cool, on peut tout simplement laisser les cheveux pousser et vivre en deux tons, pour un certain temps.  Si on est à l’aise on peut raser et ainsi on découvrira notre nouvelle couleur au gré de la repousse. 

Comme mes cheveux étaient colorés très foncés, avec beaucoup de cheveux blancs en dessous, je trouvais que le bicolore aurait pas mal flashé et je n’étais pas à l’aise de les raser.  J’ai opté pour l’aide d’une coiffeuse qui a démaquillé mes cheveux et appliqué du gris sur certaines mèches de ma chevelure.  J’ai accepté de porter mes cheveux un peu plus courts le temps de la transition. 

La majorité du processus se faisant l’hiver avec tuque et bandeau pour le boulot, ça s’est bien passé. 

Un an plus tard: nouvelle tête!

Au bout d’un an, c’était chose faite et j’adorais ma nouvelle chevelure.

Martine 1

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Depuis je me sens libérée de toutes ces idées préconçues sur les femmes qui vivent avec leur couleur naturelle.  Je me sens en phase avec moi-même, avec mes valeurs écolos. 

Parfois, je suis encore surprise en m’observant dans le miroir, mais à tout coup je me trouve plus belle encore.

Pendant cette transition, j’ai lu un bouquin d’une auteure québécoise.  C’était tout à fait rafraichissant et à propos.   L’histoire d’une jeune femme aux cheveux colorés en roux qui affirme à son nouveau copain que ce roux est sa couleur naturelle.  S’ensuit une suite de rebondissements, de désarrois, de suspense quand elle emménage avec son nouvel amoureux et continue de lui cacher sa vraie couleur, s’astreignant à opérer en cachette ses colorations en plein milieu de la nuit. 

Ça démontre clairement comment on peut en arriver à trafiquer notre identité pour être en phase avec celle que l’on voudrait être! 

Je vous conseille le bouquin:  Roux clair naturel de l’auteure Fanie Demeule. 

Juste à y repenser, l’odeur d’ammoniac me monte au nez!

Martine Fontaine Martine Fontaine


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1 commentaire

Suzanne+Beaucher janvier 19, 2021 - 3:16

Bonjour Martine et Sylvie, très beau texte !
Pour ma part fait en 2000 par nécessité lorsque mon mari a perdu son emploie. Le matin nous avions une auto fournie , mon mari avait un travail ( seul revenu de la maisonnée) et sur l’heure du midi ..pouf plus rien … ça fesse ! Donc quand tu es devant le choix teinture chez le coiffeur ou épicerie , cela n’a pas été un dilemme. J’ai fait cela en deux fois , rapido merci bonsoir !

Nous reculons quand même de plus de 20 ans , dans ce temps là il n’y avait pas beaucoup de jeunes femmes et plus âgées avec les cheveux non teints. Cela n’a pas toujours été facile de ma part lorsque je voyais une femme avec une belle tête ! Au fil du temps tout est entré dans l’ordre. J’ai plusieurs femmes qui m’ont dites : j’ai fait le saut grâce à toi ! Et comme Martine le mentionne , quelle libération ! J’ai aussi la chance d’avoir un conjoint qui me trouve belle avec mes cheveux gris , ce n’est pas tout le monde qui pense comme cela , j’en connais !

Toujours un plaisir de vous lire ,
Suzanne Beaucher

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